Road trip en Namibie
- luciemcthel
- 20 avr.
- 4 min de lecture
Après une longue absence sur le blog, me voilà enfin de retour pour vous parler de ma rencontre avec un nouveau pays, la Namibie ! Traversée de rivières asséchées en 4x4, randonnées sur les dunes de Sossusvlei, bivouac dans le désert de la Skeleton Coast, … Je vous emmène à la découverte de ce pays surprenant et majestueux.
A l’occasion des rencontres annuelles de l’Association d’Afrique Australe pour la Gestion de la Faune Sauvage en octobre 2024 et pour sa première édition internationale, nous nous sommes rendus à Windhoek, la capitale de la Namibie, lors d’un road trip de presque trois semaines au départ de George. Ce voyage a été l’occasion de présenter les travaux scientifiques des membres du laboratoire, mais aussi de découvrir la quasi-totalité de la Namibie, un pays très sec et rocailleux aux paysages martiens et à la faune discrète.
Les dunes de Sossusvlei
Nous entrons sur le territoire Namibien au matin du 5 octobre par le poste frontière de Noordoewer. A peine quelques kilomètres après la frontière, on peut déjà apprécier le caractère extrême du paysage, qui rythmera tout notre périple. Des pierres, du sable et de la poussière à perte de vue, encadrés par des massifs rocheux lointains à la surface plane. Les traces de vie se font rares sous le soleil écrasant. La première nuit, plus fraiche, nos tentes sont battues par un vent intense et continu. Le chemin est encore long avant notre première étape, nous repartons donc avant le lever du jour. Les premières heures de route sont une véritable lutte dans la tourmente d’une tempête de sable, les phares du pickup n’éclairant que les ondulations de la poussière de la piste. Le soleil est déjà haut dans le ciel lorsque nous atteignons les dunes de Sossusvlei. Après une brève marche dans le plus vieux désert du monde, le Namib, nous voilà dans le deadvlei, ou « marais des morts ». Là, se tiennent les célèbres arbres presque millénaires fossilisés sur pied par le climat extrême.

La conférence à Windhoek
La majorité des routes en Namibie sont en réalité des pistes. Ce n’est que quelques kilomètres seulement avant d’arriver à la capitale que nous rencontrons une route goudronnée. Windhoek émerge du paysage aride, comme une oasis au milieu du désert. Pendant une semaine, c’est l’occasion pour les membres du laboratoire de présenter leurs travaux de master, thèse et post-doctorat, d’en apprendre davantage sur les recherches des autres participants, et de participer à des formations scientifiques, mais aussi d’obtenir un aperçu de la capitale namibienne. La ville, à l’image du reste du pays faiblement peuplé, contient un peu moins de 500 000 habitants, et ressemble beaucoup aux villes sud-africaines.

Hoanib, au cœur du désert
Après la conférence, nous nous rendons à Sesfontein, dernière ville avant d’entamer notre traversée vers Hoanib Camp, au cœur du désert de la Skeleton Coast. Il est temps de dégonfler les pneus des véhicules car maintenant, nous ne roulerons plus que sur du sable, et une pression trop élevée nous conduirait à un enlisement certain. Nous voyageons donc de longues heures dans le gigantesque lit d’une rivière asséchée, battue par les vents, avant d’atteindre notre destination. Nous allons camper pendant plusieurs jours dans ce désert, au pied des rochers. Ici, la vie se développe principalement dans le lit de la rivière, seule source d’humidité (même si l’eau ne coule pas, elle est présente plus en profondeur) à des kilomètres à la ronde. C’est là que nous rencontrerons les éléphants du désert, quelques lions, girafes, springboks et même la discrète hyène brune, sans oublier le charismatique oryx. Si la plupart des animaux qui vivent dans cette région sont très résistants au manque d’eau, l’oryx est sans doute l’une des espèces les plus adaptées à cet environnement, avec sa capacité à survivre en utilisant presque exclusivement l’eau de la végétation qu’elle consomme.
De gauche à droite : dégonflage des pneus, un éléphant du désert, un oryx dans le lit d'une rivière asséchée.
La Skeleton Coast
Avant de reprendre notre route vers l’Afrique du Sud, nous nous rendons pour un jour sur la célèbre Skeleton Coast, ou côte des squelettes. Elle tire son nom des squelettes de navires échoués, mais aussi de ceux de nombreuses baleines. Nous y découvrons des colonies d’otaries à fourrure, aussi bruyantes qu’odorantes, sillonnées par quelques chacals en quête de proies faciles. Ici, les lions viennent chasser jusque sur les plages et laissent des empreintes insolites dans le sable.

La Namibie étant le pays le plus sec et inhospitalier d’Afrique Australe, sa population, sa faune et sa végétation ont su développer des ressources remarquables pour s’y maintenir. Ses paysages minéraux à couper le souffle et son climat extrême donnent l’impression au voyageur d’avoir posé le pied sur une autre planète…
C'est tout pour ce mois-ci, à bientôt pour un prochain post !
Crédits photos : Lucie Thel
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