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Quelques rencontres en safari

  • luciemcthel
  • 20 août 2024
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 20 avr.

Ce mois-ci, je vous parle de cinq instants qui m’ont marquée lors de mes séjours dans les réserves naturelles d’Afrique du Sud et d'ailleurs. Pas facile de faire un choix ! Dans différents lieux, à différents moments de la journée, certaines rencontres, souvent inattendues, nous font apercevoir des fragments d’intimité de la vie sauvage et laissent un souvenir inoubliable.


 

Chasser ou trouver refuge, maintenir son territoire ou rencontrer des congénères pour se reproduire, sont autant d’activités qui font partie du maintien et de la survie des individus. Chaque espèce a ses propres habitudes et ses propres codes. Certaines préfèrent les grandes plaines tandis que d’autres évoluent parmi les buissons et arbres qui forment une végétation dense. Si les prédateurs se rencontrent plutôt aux crépuscules, car c’est le moment où ils se déplacent et chassent, les herbivores sont quant à eux observables à tout moment de la journée, en particulier le matin et l’après-midi. Chaque endroit et chaque heure est donc une opportunité pour observer une scène différente de la vie sauvage.

 

Un troupeau de topis à Akagera

Le soleil brille, c’est le plein après-midi. Nous roulons au cœur du parc national Akagera, au Rwanda. Après quelques heures de route dans une savane buissonnante et assez dense, nous débouchons finalement sur une vaste plaine ouverte. Une multitude d’antilopes paissent au loin. Des topis, par dizaines. Cette grande antilope élégante, aux cornes arquées vers l’arrière et à la robe noire et feu, est aussi l’une des plus rapides de la savane. Mais pour l’heure, pas de prédateur en vue. Certaines se tiennent perchées sur des termitières, comme montant la garde, tandis que d’autres profitent de cet instant de répit pour ruminer, discrètement couchées dans les hautes herbes.

 

Des buffles dans la brume à Addo

C’est le dernier soir de safari après un périple de plusieurs jours à travers les parcs nationaux de l’Eastern Cape, en Afrique du Sud. Le soleil se couche, nous sommes sur le retour pour regagner le camp avant que les portes ne ferment pour la nuit. La journée a été chaude, mais le soir apporte son lot de fraîcheur, et une brume épaisse commence à envahir les hauteurs du parc national Addo. Au détour d’un virage, dans une petite clairière, des ombres fantomatiques se dessinent, comme surgies de nulle part. Un groupe de buffles broute paisiblement dans la brume vespérale. Les géants à la force tranquille semblent à peine remarquer notre passage, nous gratifiant seulement d’un rapide coup d’œil, avant de disparaître comme un songe à mesure que nous avançons sur la route.


Rencontre entre des lycaons et des hyènes au Kruger

Ce jour-là, nous décidons de faire une sortie très matinale avant que ne débutent les cours du workshop que nous donnons au parc national Kruger, en Afrique du Sud. Il est très tôt et l’air est vif, nous roulons sur une piste de terre poussiéreuse. Soudain, un groupe de lycaons fait son apparition sur la route, trottinant et jappant comme à leur habitude. Nous les suivons lentement jusqu’au lit d’une petite rivière asséchée, où se tiennent deux hyènes. Les deux prédateurs se rencontrent, échangent quelques avertissements qui se traduisent par de petits coups de dents. Puis les lycaons passent leur chemin, à la recherche d’une proie. De loin, les hyènes inquisitrices suivent, espérant probablement s’approprier une partie de leur prise plus tard.


Un léopard et sa proie à Thornybush

C’est la fin de matinée dans la réserve privée Thornybush, en Afrique du Sud. Nous sommes en pleine session de maintenance des pièges photographiques de la réserve, sur la route entre deux appareils, quand quelqu’un s’exclame : « Il y a un impala dans cet arbre ! ». Aussitôt, nous arrêtons la voiture. Près de la route, à la fourche d’un arbre, une carcasse d’impala encore fraîche pend tristement. Cela ne peut signifier qu’une seule chose, un léopard l’a déposée là. Il ne nous faut pas attendre longtemps avant d’apercevoir le félin revenir à pas furtifs sur les lieux de son succès. Il grimpe lestement et s’installe pour consommer son repas, à l’abri des autres prédateurs qui ne manqueraient pas de s’emparer du butin si l’opportunité se présentait.


Un gnou noir sur la terre brûlée de Golden Gate

Tôt le matin, avant que ne débutent les conférences de la journée, nous partons faire une petite sortie de reconnaissance dans le parc national Golden Gate, en Afrique du Sud. Le parc est connu pour ses vastes étendues herbeuses et à cette saison de l’année, les feux sont fréquents. Nous parcourons donc une immense étendue noire, ponctuée çà et là d’une tâche verte, un buisson ayant survécu aux flammes. Le feu est récent, mais bel et bien terminé. Au loin sur une colline, une silhouette se dessine : un gnou noir, solitaire, nous étudie. Ses cornes retroussées lui donnent une allure fière. Nous restons un moment à nous observer mutuellement, immobiles et silencieux.


Il y aurait tant d’autres instants qui mériteraient de s’arrêter dessus, parfois aussi brefs qu’une fraction de seconde, parfois s’étalant sur plusieurs dizaines de minutes, au rythme des animaux. Être dans une réserve en tant que chercheur, c’est souvent collecter des données, rester concentré sur la tâche, être sur le terrain de longues heures, parfois à des horaires improbables, mais c’est aussi le privilège de pouvoir savourer ces instants inattendus avec les yeux du premier jour...

 

C'est tout pour ce mois-ci, à bientôt pour un prochain post !


Crédits photos : Lucie Thel

 
 
 

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