Les nouveaux voisins…
- luciemcthel
- 17 avr. 2023
- 3 min de lecture
Cela fait maintenant plus de trois mois que je me suis expatriée en Afrique du Sud et que je suis hébergée à Tamarack Farm, où les habitants côtoient de près la biodiversité locale. Touracos, geckos, guibs harnachés, babouins, … c’est le moment de faire un premier bilan de quelques rencontres naturalistes intéressantes !
Depuis janvier 2023, je vis à Tamarack Farm, une des propriétés du village de Wilderness Heights, dans le Western Cape en Afrique du Sud. Cette petite ville située entre les Outeniqua Moutains et l’Océan Indien, dans un climat idéal pour assurer l’épanouissement de la végétation, fait partie du Garden Route National Park et offre une proximité avec la nature époustouflante. S’il n’est pas toujours aisé d’observer la biodiversité animale depuis nos fenêtres en France, ici, pas besoin d’une paire de jumelles ou de longues heures d’attente pour faire connaissance avec elle, de nombreux animaux sont des habitués de nos jardins !
Les petites bêtes de la maison
Ici comme ailleurs, on partage la maison avec des colocataires à huit pattes ! De la famille des araignées, les « flatties » (qui signifie « plates » en anglais) sont très communes en Afrique du Sud et inoffensives pour l’Homme. Souvent timides, elles auront tôt fait de disparaitre derrière un meuble à notre approche. En termes de pattes, les « shongololos » ne sont pas en reste ! Il s’agit du mot Zulu pour désigner les mille-pattes, qui eux aussi sont très fréquemment observés dans les maisons. Souvent de petite taille, ils peuvent pourtant atteindre plusieurs dizaines de centimètres de long et sont annonciateurs de la pluie. quand les shongololos se montrent, sortez les parapluies ! Geckos et grenouilles de diverses espèces s’égarent aussi ponctuellement dans un angle de mur ou un évier, causant parfois quelques drôles de surprises…
Les grosses bêtes du jardin
Après l’intérieur de la maison, le jardin ! Guibs harnachés, potamochères et porcs-épics viendront parfois visiter le potager pour prélever quelques légumes, ou simplement le traverser pour rejoindre une autre section de leur territoire. Si le guib harnaché ressemble assez à notre chevreuil européen, le potamochère s’apparente davantage au sanglier. Le porc-épic quant à lui est un rongeur, donc un cousin du ragondin. Principalement crépusculaires à nocturnes, ce sont donc des animaux plus difficiles à observer, que l’on croise plutôt si l’on est très matinal ou au contraire plutôt fêtard !

Acrobaties et couleurs chez les oiseaux
Ici, ce sont les ibis addadas qui font office de réveil. Ils prennent leur rôle très au sérieux en s’assurant de nous tirer du lit grâce à leur cri (peu harmonieux, il faut le dire !) au petit matin. A leur tour, les drongos brillants nous gratifient souvent de leurs babillages matinaux ainsi que de belles acrobaties aériennes si un insecte passe à leur portée. Si l’on profite d’un instant sur la terrasse dans l’après-midi, on aura surement la chance d’observer le spectacle coloré du touraco louri qui vient picorer quelques figues. D’un plumage vert émeraude de la crête au bout de la queue, en passant par des nuances bleutées sur les ailes, son envol laisse découvrir un surprenant rouge écarlate sous les ailes. Enfin, les pintades de Numidie se joignent souvent au repas avec leurs poussins, à la recherche de quelques graines à proximité de la terrasse au souper, avant de regagner la sécurité de l’arbre haut où elles passent la nuit.
Les tours de passe-passe des primates
Attention à ceux-ci, car ils sont aussi adorables que chapardeurs ! Si l’on s’absente en laissant les fenêtres ouvertes, on a effectivement vite fait de se retrouver avec une troupe de babouins chacma en pleines festivités dans les placards et le réfrigérateur de la cuisine… Ceux-ci peuvent causer de nombreux dégâts dans les habitations, voire dans des cas extrêmes, se montrer agressifs envers ses habitants. Plus discret et timide (dans ce quartier au moins !), un singe vervet solitaire viendra silencieusement cueillir quelques grappes de raisin sur la vigne qui borde la maison avant de disparaitre dans un arbre. La cohabitation avec les primates est souvent difficile et ces espèces se retrouvent malheureusement en première ligne dans les conflits entre l’Homme et la faune sauvage… Diverses mesures d’effarouchement (faire peur pour maintenir à distance) telles que la présence de chiens dans les jardins ou encore la simulation de tirs sonores, aident toutefois à tenir ces petits visiteurs importuns à distance, le but étant de les inciter à continuer de s’alimenter à partir de leurs ressources naturelles plutôt que des produits humains.
Selon les heures de la journée, la météo et les saisons, les animaux qui visitent la maison et le jardin ne sont pas les mêmes. Mais une chose est sûre ici, il y aura toujours quelqu’un pour nous émerveiller !
C'est tout pour ce mois-ci, à bientôt pour un prochain post !
Crédits photos: Lucie Thel, Flora Versteels
Un article fort intéressant.
Ici à Klaarstroom dans le Grand Karoo, nous avons un autre visiteur très régulier dans les maisons, surtout en été; il s'agit du solifuge (famille des Solifugae en latin).
Les singes vervets viennent aussi nous rendre visite parfois, ils sont particulièrement attirés par les œufs que pondent mes poules. 😅
Nous voyons aussi quelquefois ces mêmes pintades de Numidie dans les environs.
Et il y a aussi les damans du Cap (Procavia capensis) que l'on appelle dassies en afrikaans, et aussi entre francophones de souche. Leurs plus proches parents vivants seraient les éléphants.
Sans oublier les nombreuses espèces de tortues présentes ici (sept je crois).
Benjamin